3 - Kant : apprendre à philosopher

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Message par Admin Dim 13 Sep - 13:31

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Message par Admin Dim 13 Sep - 13:32

Vie et œuvre d'Emmanuel Kant

Emmanuel Kant est un philosophe né en 1724 dans la ville de Königsberg, en Prusse, où il est mort en 1804. L’un des plus grands philosophes de l’histoire, on le présente souvent comme le dernier philosophe des Lumières. En effet, son œuvre monumentale est comme la synthèse de toutes les idées qui coururent au long du XVIIIe siècle, dans cette Europe où la vie intellectuelle était animée par les femmes, réunissant nobles et bourgeois dans leurs salons. Précepteur, professeur d’université, bibliothécaire, Kant fut un érudit qui voulait, comme la plupart des hommes des Lumières, instruire les hommes, les éduquer, les éclairer.


3 - Kant : apprendre à philosopher Captur10
Peintre anonyme, Emmanuel Kant, 1790, peinture à l'huile, Berlin.

Parmi tous ses écrits, retenez que ses œuvres majeures sont :

- La Critique de la raison pure, parue en 1781, remaniée en 1787 ;
- Les Fondements de la métaphysique des mœurs, parus en 1785 ;
- La Critique de la raison pratique, parue en 1788 ;
- La Critique du jugement, parue en 1790 ;
- La Métaphysique des mœurs, parue en 1795.

Pour commencer, toutefois, mieux vaut lire Qu’est-ce que les Lumières ?, paru en 1784.


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Message par Admin Lun 14 Sep - 16:11

Méthodologie : l’explication de texte

I - Tout texte doit être lu au moins deux fois, avant de chercher à l’expliquer.

La première lecture se fait à blanc. On doit lire le texte en entier, sans prendre de notes, ni s’arrêter sur un passage en particulier, fût-il intéressant. Il s’agit d’avoir une vue d’ensemble du texte, d’en connaître la longueur, d’en reconnaître les parties.

La deuxième lecture se fait crayon en main. On y prend des notes, chacun à sa manière : souligner, surligner, entourer, encadrer, annoter dans les marges ou en bas de page, comme chacun préférera. Il s’agit de relever tout ce qui semble digne d’intérêt et tout ce qui pose problème.

Bien des choses posent problème. Il convient de les relever toutes : un mot qu’on ne comprend pas, une tournure de phrase qui semble étrange, un passage obscur, des expressions trop savantes, un argument qui paraît confus… C’est à chacun de relever ce qui lui pose problème, afin de chercher à résoudre ce problème, soit en demandant l’aide du professeur, soit en allant cherchant soi-même les réponses aux questions que l’on se pose, par exemple dans le dictionnaire.

Ce qui est digne d’intérêt dans un texte n’est pas toujours évident. Aussi, plusieurs lectures sont nécessaires pour ne rien laisser échapper. On cherchera les idées qui reviennent le plus souvent, les arguments les plus convaincants, les exemples les plus éclairants… De nouveau, c’est à chacun de se faire une idée de ce qui lui semble le plus intéressant dans le texte. La suite du travail consistera à vérifier si ce qu’on a jugé digne d’intérêt l’était vraiment.

II - Il faut trouver le thème du texte, et la thèse de l’auteur.

1) Le thème : ce dont parle le texte
Chacun des textes qui seront étudiés comporte un thème. Ce thème, c’est le sujet, au sens le plus large du mot. Souvent, on peut nommer ce thème d’un seul mot : « l’inconscient », « l’Etat », « le langage », etc. Parfois, un texte porte sur plusieurs idées à la fois, qui forment ensemble son thème : « droits et devoirs », « art et technique », « politique et morale », etc. Il arrive encore que le thème d’un texte soit plus précis, comme c’est le cas ici : « l’apprentissage de la philosophie ». Gardez en mémoire que le thème qu’il faut trouver n’est jamais bien difficile à trouver. Il s’agit de trouver ce dont le texte parle.

Ici, le thème du texte est l’apprentissage de la philosophie.


2) La thèse : ce que l’auteur en dit
Une fois qu’on a trouvé ce dont le texte parle, il faut trouver ce qu’en dit l’auteur. C’est ce qu’on appelle sa thèse. On peut dire bien des choses sur « l’inconscient », mais Freud en dira quelque chose en particulier ; on peut dire bien des choses sur « l’Etat », mais Hobbes en dira quelque chose que d’autres ne diront pas ; on peut dire bien des choses sur « le langage », mais ce que Nietzsche en dira ne sera pas la même chose que ce que Platon en dira. Toute thèse repose sur une distinction, parfois plusieurs, qu’il faut trouver dans le texte, et qui consiste en deux idées, parfois davantage, que l’auteur oppose, qu’il compare, ou qu’il relie.

Ici, la thèse de Kant est qu’on ne peut pas apprendre la philosophie, mais qu’on peut apprendre à philosopher.


III - Il faut résumer chaque partie du texte.

Tout texte est composé de plusieurs parties. Le plus souvent, le texte se décompose en plusieurs paragraphes. Ces paragraphes forment donc chacune des parties du texte. Toutefois, certains textes se présentent sous la forme d’un unique paragraphe, ce qui rend la décomposition du texte plus difficile, mais non moins nécessaire. On peut retenir qu’il n’y a pas de textes philosophiques qu’on ne puisse découper en plusieurs parties. Certains textes sont d’ores et déjà découpés en paragraphes, d’autres ne le sont pas, auquel cas c’est à l’élève de le faire.

Une fois chacune des parties repérées, il faut les résumer en une seule phrase, comme si on lui donnait un titre. Il est capital que cette phrase ne soit jamais trop longue. Comme on le verra par la suite, le détail de chaque partie doit être mis de côté, afin de ne garder que l’essentiel, pour commencer à expliquer le texte.

Ici, les paragraphes dictent la répartition du texte, qui se compose donc de quatre parties. Il faut donc résumer chacun des paragraphes, par exemple, comme ceci.

1) On peut apprendre à philosopher, mais on ne peut pas apprendre la philosophie.
2) Apprendre une science, c’est retenir un ensemble achevé de choses établies.
3) La philosophie n’est pas une science, puisqu’elle n’est pas un ensemble de choses établies.
4) La philosophie est une méthode de recherche.


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Message par Admin Mer 16 Sep - 13:38

Explication de texte

Si « des difficultés se présentent lorsqu’on veut […] conformer [la philosophie] à l’aptitude moins exercée de la jeunesse », c’est que « l’étudiant qui sort de l’enseignement scolaire était habitué à apprendre », et que l’habitude qu’il a pris d’apprendre jusqu’ici en classe, ne correspond pas à la manière d’apprendre en cours de philosophie.

Quelle est cette « aptitude » à laquelle les jeunes étudiants sont « moins exercés » ? Pour répondre à cette question, qui permet de comprendre pourquoi Kant oppose le fait d’ « apprendre la philosophie » au fait d’ « apprendre à philosopher », il faut d’abord revenir à ce que les élèves ont jusqu’ici appris à faire.

C’est pourquoi le deuxième paragraphe du texte porte sur « les sciences qu’on peut apprendre au sens propre ». Si celles-ci peuvent être « ramenées à deux genres », que Kant détaillera, leur apprentissage n’en repose pas moins sur le même principe, qu’il expose à la fin du deuxième paragraphe ; principe qui n’est justement pas celui sur lequel repose le cours de philosophie.

Sans retracer toute l’histoire de l’enseignement à travers les âges, on retiendra qu’au XVIIIe siècle, fidèle à une longue tradition, on distinguait deux sortes de matières. D’une part, « les sciences historiques », de l’autre, les sciences « mathématiques ». Il importe ici de rappeler que « science » ne désigne d’abord, en général, que la connaissance que l’on a de quelque chose.

3 - Kant : apprendre à philosopher AKG1062139
Chodowiecki, L’enseignement des enfants par la volonté de Dieu, en partie grâce au livre de la nature et des mœurs, de l’autre grâce au livre de la religion, 1774, gravure sur cuivre tiré du Traité élémentaire de J. B. Basedow.

On voit ici comment se concevait encore au XVIIIe siècle l'enseignement scolaire. Le professeur donne à ses élèves, tous de bonne famille, un cours magistral. Il s'agit ici d'un cours de sciences naturelles : les élèves y apprendront par cœur ce que leur professeur leur explique, en s'appuyant sur les illustrations au mur.

Ce qu’on a pris l’habitude d’appeler « science », et pour laquelle on réserve ce mot aujourd’hui, c’est ce que Kant appelle les sciences « mathématiques » : une connaissance fondée sur « l’évidence des concepts et la nécessité de la démonstration », autrement dit sur des notions clairement définies, mesurables, calculables, donnant lieu à des démonstrations et des raisonnements que tout savant peut vérifier de son côté.

Ainsi, la justesse du théorème de Pythagore se vérifie chaque fois que l’on cherche à calculer la longueur de l’hypoténuse d’un triangle rectangle, et la formule qu’on apprend à l’école peut être appliquée à n’importe quel triangle rectangle. Apprendre cette formule mathématique (« Si un triangle ABC est rectangle en C, alors AB2 = AC2 + BC2 ».), c’est, selon Kant, l’ « imprimer […] dans l’entendement », c’est-à-dire dans cette faculté de notre esprit qui permet de nous faire une idée générale du monde qui nous entoure, et qui ne dépend plus des éléments particuliers de notre expérience. « AB2 = AC2 + BC2 » vaut pour tous les triangles rectangles, quelles que soient leurs dimensions particulières. Retenir la formule générale permet de l’appliquer à chaque cas particulier. Cela vaut pour toutes les sciences mathématiques qu’on étudie à l’école : les mathématiques, bien sûr, mais aussi la physique, la chimie, ou, ce qui n’était pas encore le cas à l’époque de Kant, la biologie, la géologie, etc.

Les « sciences historiques » correspondent à ce qu’on appellerait aujourd’hui les « sciences humaines ». Là où les sciences mathématiques reposent sur « l’évidence des concepts et la nécessité de la démonstration », les sciences historiques reposent sur « l’expérience personnelle ou le témoignage étranger ». Un ethnologue qui se rendrait dans une tribu indienne d’Amazonie pour en décrire la société, ferait l’expérience personnelle de cette société, et en porterait le témoignage à ses lecteurs sous la forme d’un livre. Heureusement, il n’est pas nécessaire pour chacun d’entre nous de se rendre en Amazonie pour vérifier ce qu’il dit : le principe des « sciences humaines » repose sur la confiance que l’on accorde au « témoignage étranger » du savant qui nous parle.

3 - Kant : apprendre à philosopher Leavi-10
Luis de Castro Faria, Claude Lévi-Strauss à la rencontre des Nambikwara, prenant son bain, 1938, photographie tirée de Tristes Tropiques, de Claude Lévi-Strauss.

Claude-Lévi Strauss, né en 1908 et mort en 2009, est un ethnologue français de premier ordre, qui a renouvelé tout au long de sa carrière l'anthropologie. Plutôt que d'appliquer aux "sociétés primitives" des idées admises et conçues à l'université, Lévi-Strauss a préféré partager autant que faire se peut la vie de ces sociétés, pour en dégager, de l'intérieur, la structure de leur mode de vie, de leurs rites, de leurs mythes.


Ainsi, apprendre, dans ce cas, met en jeu notre mémoire, et non notre entendement : ce n’est pas au terme d’un raisonnement qu’on apprend qu’en 1661, Louis XIV prend la tête du gouvernement. On le sait parce qu’on l’a appris par cœur, et on a pu l’apprendre par cœur parce que, depuis le XVIIe siècle, ce qui avait été « l’expérience personnelle » des hommes de l’époque était devenu un « témoignage » d’un passé révolu.

En résumé, même si l’on peut distinguer deux genres de matière dans l’enseignement scolaire, et ranger d’un côté les mathématiques, la physique, la chimie, etc., et de l’autre l’histoire, la littérature, l’étude des langues (« la philologie ») ou du droit, etc., leur apprentissage repose sur le même principe : on retient quelque chose qui vaut une fois pour toutes, qui se présente « comme une discipline déjà achevée ». La date de la prise du pouvoir personnel par Louis XIV, ou la formule du théorème de Pythagore ne changeront pas, et l’élève qui retient l’un ou l’autre est assuré d’avoir appris une fois pour toutes quelque chose d’établi.

3 - Kant : apprendre à philosopher Polybe12
Alois Düll, Polybe, 1899, sculpture, Parlement de Vienne.

Polybe, né en 208 avant J.-C. et mort en 126 avant J.-C., est un homme politique et un savant grec, ayant vécu la conquête de son pays par Rome. Il est surtout connu pour ce qu'il nous reste de ses Histoires, œuvre monumentale où Polybe cherchait à comprendre le succès fulgurant de la république romaine, retraçant son histoire et comparant son régime politique à celui des pays qu'elle avait vaincus.

Or s’il s’agit d’ « apprendre aussi la philosophie », il faudrait que la philosophie ressemble à ces sciences que l’on a jusqu’ici enseigné à l’école. Autrement dit, il faudrait que la philosophie soit « réellement » « une discipline déjà achevée », où l’on apprendrait par cœur un certain nombre de choses qui seraient vraies une fois pour toutes. Ce n’est pas le cas. Pourquoi ? Pour l’expliquer, Kant donne deux exemples, l’un tiré des sciences historiques, l’autre, des sciences mathématiques, qui servent à montrer ce qui est vrai de tout ce qu’on a pu apprendre à l’école jusqu’ici, mais qui n’est plus vrai dès lors qu’on s’occupe de philosophie.

Lire Polybe permet d’en apprendre sur la conquête romaine, lire Euclide permet d’en apprendre sur la géométrie. D’autres historiens ont prolongé, corrigé, réinterprété le travail de Polybe, mais ce dernier est toujours une référence solide, un point de départ pour l’étude de l’histoire romaine. D’autres mathématiciens ont prolongé, amélioré, complexifié le travail d’Euclide, mais ce dernier est toujours une référence solide, un point de départ pour l’étude de la géométrie.

3 - Kant : apprendre à philosopher Jusepe12
José de Ribera, Euclide, 1635, huile sur toile, J. P. Getty Museum.

Euclide est l'un des plus grands mathématiciens de l'histoire. Son œuvre majeure, écrite au IVe siècle avant J.-C., les Éléments, s'est imposée comme modèle à tous les mathématiciens. Il y démontre des théorèmes mathématiques, par des raisonnements qui ne s'appuient que sur des définitions et des axiomes, clairement exposés dès le début de l'ouvrage, afin que ses lecteurs puissent juger par eux-mêmes de leur validité. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, on ne concevait pas la géométrie autrement qu'Euclide ne l'avait définie dans ses Éléments. Le renouvellement des mathématiques modernes, y compris en géométrie, a donc conduit les savants à parler de "géométrie euclidienne" pour désigner la manière ordinaire dont on fait la géométrie.

Il n’en va pas de même en philosophie, où chaque philosophe se distingue des autres parce qu’il réfute ce que ses prédécesseurs ou ses contemporains ont avancé. Platon et Aristote ne sont pas d’accord sur ce qu’est une idée, Descartes et Leibniz ne sont pas d’accord sur ce qu’est l’homme, Hegel et Kant ne sont pas d’accord sur ce qu’est l’esprit. A chaque question, les philosophes donnent une réponse différente.

Aussi est-il impossible, comme l’affirme Kant, de dire, en donnant à lire tel ou tel philosophe : « Voyez, voici de la science et des connaissances assurées ; apprenez à le comprendre et à le retenir, bâtissez ensuite là-dessus, et vous serez philosophes ». Mais dans ce cas-là, à quoi bon lire des philosophes, et que veut dire « apprendre à philosopher » ? Pour y répondre, Kant doit définir ce qu’est la « méthode spécifique de l’enseignement en philosophie ». Toutefois, avant cela, il en profite pour mettre en garde ses élèves.

Puisque apprendre par cœur la doctrine de tel ou tel philosophe, comme si elle était une vérité tombée du ciel, n’est pas ce qu’il faut faire pour « apprendre à philosopher », il faut se méfier de tous ceux qui prétendent détenir la vérité. En effet, les charlatans n’ont jamais manqué, qui « abuse[nt] de la confiance du public » en affirmant détenir « la méthode du bonheur en dix étapes », « la vérité sur la confiance en soi », « les sept signes qui ne trompent pas sur l’amour véritable », et autres fadaises.

Pire encore, « au lieu d’étendre l’aptitude intellectuelle de la jeunesse », au lieu de rendre plus intelligents les étudiants, il en est qui « la dupe avec une philosophie prétendument achevée », assénant leurs dogmes comme autant de vérités qu’il ne faut pas examiner, qu’il faut accepter, et qui font de l’apprentissage une simple soumission. Ces charlatans sont des gourous. Et que vaut la parole d'un gourou, que vaut ce qu'il affirme être vrai, si l'on n'est pas capable d'examiner ce qu'il dit en le confrontant à d'autres idées ? Il en "découle une illusion de science", quelque chose qui semble vrai mais qui ne l'est pas, et qui ne semble vrai qu'auprès de gens déjà convaincus, "en un certain lieu et parmi certaines gens", mais qui, "partout ailleurs", ne vaut rien.

C'est pourquoi "la méthode spécifique de l'enseignement en philosophie est zététique", affirme Kant. Il ne s'agit pas en cours de philosophie d'apprendre telle ou telle conclusion à laquelle arrive tel ou tel philosophe, mais d'étudier la manière dont ils arrivent à ces conclusions. Examiner un raisonnement, le confronter à d'autres raisonnements sur le même sujet, poser de plusieurs manières un même problème, telle est la "méthode de recherche" qui permet de philosopher.


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Message par Admin Mer 16 Sep - 15:48

Questions et réponses

Un élève a écrit:Qu'est-ce que la philologie ?

A l'origine, la philologie désigne l'amour (philo) des langues et des lettres (logie). Elle désigne depuis la Renaissance l'étude d'une langue à partir de sa littérature, pour en connaître l'histoire et en déterminer l'origine. Aujourd'hui, de nombreuses disciplines se partagent le domaine qui était, à l'époque de Kant, le domaine réservé de la philologie : la linguistique, l'étymologie, la critique littéraire, par exemple. Au siècle des Lumières, l'une des questions les plus importantes de la philologie portait sur l'origine des langues : y avait-il une langue dont découlait toutes les autres ? On supposait que l'une des langues de la Bible, l'hébreu, le grec ou le latin, pouvait être la mère de toutes les autres langues parlées dans le monde. Cette recherche philologique conduisit les savants à établir que la plupart des langues, de l'Europe jusqu'à l'Inde, avaient une origine commune, qu'on appelle aujourd'hui "l'indo-européen".

Un élève a écrit:Qu'est-ce que le droit positif ?

"Positif" veut dire ici "qui repose sur les faits", autrement dit, qui est écrit quelque part. Si l'on parle de droit "positif", c'est pour le distinguer du droit "naturel". Ceux qui soutiennent qu'il existe un droit naturel pensent que les lois et les droits découlent naturellement d'un ordre qui ne dépend pas de ce que décident les hommes. Le droit positif désigne donc l'ensemble des lois qui régissent ceux qui l'ont écrit, et qui s'y soumettent.

Un élève a écrit:Que veut dire "démonétisée" ?

Cela veut dire "qui a perdu sa valeur". Kant soutient qu'il ne sert à rien de croire tel ou tel philosophe sur parole, comme s'il détenait la vérité. En effet, répéter ce qu'un philosophe a dit n'aura de valeur que parmi ceux qui pensent d'ores et déjà que ce philosophe a raison. Apprendre par cœur la philosophie d'Aristote, par exemple, n'aura de valeur, ne vaudra "comme bon argent qu'en un certain lieu et parmi certaines gens". Or le but du cours de philosophie n'est pas de briller en société, ni de répéter ce que d'autres ont dit avant soi, mais d'étudier les différentes manières qu'ont eu les plus grands esprits de poser n'importe quel problème, pour s'entraîner soi-même à poser ces problèmes que chacun d'entre nous aura, un jour ou l'autre, à résoudre tout seul.

Un élève a écrit:Que veut dire "zététique" ?

"Zététique" est un mot français qui vient du mot grec "zeto", qui veut dire "rechercher". Cet adjectif désigne tout ce qui se rapporter à la recherche en bonne et due forme de la vérité. Kant veut simplement dire par là que ce qu'il y a d'important, dans l'étude de tel ou tel philosophe, n'est pas tant ce qu'il tient pour vrai, que les raisons et les raisonnements pour lesquels il le tient pour vrai. Ce qui compte, dans l'étude de la philosophie de Descartes ou de Hegel, par exemple, n'est pas tant le résultat de leurs recherches, que la méthode qui les a conduit à ces résultats. Aujourd'hui, le mot "zététique" désigne plus particulièrement la recherche de la différence entre ce qui relève de la science, et ce qui se fait passer, frauduleusement, pour de la science.

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