1 - Introduction
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1 - Introduction
I - Méthode de la dissertation
Après l’introduction au cours de philosophie, voici le premier cours de l’année sur une idée en particulier : la vérité. Les cours se présenteront sous deux formes : on suivra la méthode de la dissertation, ou celle de l’explication de texte. Puisqu’il s’agit d’apprendre tout au long de l’année comment rédiger une dissertation, on se concentrera dans ce cours sur les toutes premières choses à faire si l’on doit disserter.
1) Trouver des idées
Pour commencer à s’interroger au sujet d’une idée, quelle qu’elle soit, mieux vaut chercher toutes les façons qu’on a d’en parler d’ordinaire. Ainsi, puisque le premier chapitre de l’année porte sur « la vérité », on cherchera brièvement les mots courants qui se rattachent à l’idée de vérité, soit qu’ils s’opposent à cette idée, soit qu’ils fassent partie de la même famille que cette idée. C’est ce qu’on appelle le champ lexical d’un mot.
Voici donc une petite liste qui forme le champ lexical de « la vérité » :
- Vrai, vérité ;
- véritable,
- véridique,
- faux, fausseté ;
- véracité,
- vraisemblable,
- fiction, fictif ;
- mensonger, mensonge, menteur ;
- authentique,
- certain, certitude ;
- évident, évidence ;
- prouvé, preuve ;
- douteux, doute ;
- illusoire, illusion.
Là encore, on pourrait allonger cette liste presque indéfiniment. L’important n’est pas de chercher à trouver tout ce qui se rapporte à l’idée sur laquelle on travaille, mais de réunir assez d’idées différentes pour les regrouper.
2) Mettre de l’ordre dans ces idées
Pour mettre de l’ordre dans ces idées, il faut trouver des catégories qui permettront les trier, ou, pour le dire autrement, des cases dans lesquelles les ranger. Pour trouver ces catégories, il convient de dresser une nouvelle liste. La première manière de regrouper des idées consiste à les opposer. Ainsi, parmi les mots qui composent le champ lexical de « la vérité », il faut chercher à regrouper les contraires ensembles, par exemple comme suit.
- Vrai, vérité / faux, fausseté ;
- authentique, évident, évidence / illusoire, illusion.
- certain, certitude / douteux, doute ;
- prouvé, preuve / fictif, fiction ;
- véridique, véritable / mensonger, mensonge, menteur.
On notera que tous les mots n’ont pas trouvé leur place dans ces oppositions. Il reste « véracité », et « vraisemblable ». C’est une bonne chose : il faut les mettre de côté, car ils serviront plus tard. Pour l’instant, ces quelques oppositions au sujet de la vérité nous permettent d’y voir un peu plus clair. Il s’agit à présent de trier ces oppositions, pour voir ce qu’elles nous révèlent au sujet de la vérité.
En résumé, on a trouvé quatre traits propres à la vérité, en se contentant de faire attention à notre langue française. Premièrement, la vérité ou la fausseté d’une chose n’est pas toujours évidente : on peut toujours être victime d’une illusion. Il faut donc chercher à déterminer si quelque chose est bien vrai ou non. Deuxièmement : chercher la vérité provoque chez celui qui la recherche un certain état d’esprit, subjectif, qu’il doute ou qu’au contraire il soit certain. Troisièmement : déterminer la vérité ne dépend pas de notre état d’esprit, mais de preuves objectives, qui mettront tout le monde d’accord. Dernièrement : ce qu’on dit peut être vrai ou faux, ce qui veut dire que la vérité est une question qui se pose entre plusieurs personnes qui parlent. Bref, la vérité est une affaire subjective, objective et intersubjective.
3) Trouver des expressions courantes
Pour continuer à s’interroger au sujet d’une idée, il est bon de chercher brièvement toutes les expressions courantes qui touchent à la vérité. Cela permet non seulement de défricher le terrain, et de trouver des pistes de réflexion, mais cela permet encore d’éviter de s’enfermer dans une seule voie. Une fois relevées, ils s’agira de classer ces expressions dans les catégories que nous avons trouvées plus haut.
Voici donc une petite liste d’images, d’expressions ou de proverbes qui concernent la vérité :
- Dire à quelqu’un sa vérité,
- toutes vérités ne sont pas bonnes à dire,
- c’est trop beau pour être vrai,
- à chacun sa vérité,
- montrer son vrai visage,
- il n’y a que la vérité qui blesse,
- regarder la vérité en face,
- la vérité toute nue,
- la vérité sort de la bouche des enfants.
Ce rapide tour d’horizon nous apprend deux choses. D’abord, qu’on aurait pu continuer longtemps à trouver de nouvelles expressions. Il n’y a pas de bonne liste, ni de liste définitive. Cette liste sert à trouver des idées, dans n’importe quel ordre. Ensuite, ce tour d’horizon nous apprend qu’il faut justement mettre de l’ordre dans toutes ces expressions, qui forment un fouillis. Passons donc à la suite.
Pour conclure cette introduction au chapitre sur la vérité, remarquons que ce tri nous apprend quelque chose que la seule étude du champ lexical ne nous avait pas révélé : apparemment, dans la sagesse populaire, la vérité est surtout affaire de langage. Ce qui ressort de ce tri, c’est que si nous devons examiner la vérité, il faudra avant toutes choses se pencher sur ce que « dire la vérité » signifie, avant de s'intéresser à ce que peuvent signifier « croire que quelque chose est vrai » (affaire subjective), « établir la vérité » (affaire objective) ou « les apparences du vrai » (affaire d’apparence).
Après l’introduction au cours de philosophie, voici le premier cours de l’année sur une idée en particulier : la vérité. Les cours se présenteront sous deux formes : on suivra la méthode de la dissertation, ou celle de l’explication de texte. Puisqu’il s’agit d’apprendre tout au long de l’année comment rédiger une dissertation, on se concentrera dans ce cours sur les toutes premières choses à faire si l’on doit disserter.
1) Trouver des idées
Pour commencer à s’interroger au sujet d’une idée, quelle qu’elle soit, mieux vaut chercher toutes les façons qu’on a d’en parler d’ordinaire. Ainsi, puisque le premier chapitre de l’année porte sur « la vérité », on cherchera brièvement les mots courants qui se rattachent à l’idée de vérité, soit qu’ils s’opposent à cette idée, soit qu’ils fassent partie de la même famille que cette idée. C’est ce qu’on appelle le champ lexical d’un mot.
Voici donc une petite liste qui forme le champ lexical de « la vérité » :
- Vrai, vérité ;
- véritable,
- véridique,
- faux, fausseté ;
- véracité,
- vraisemblable,
- fiction, fictif ;
- mensonger, mensonge, menteur ;
- authentique,
- certain, certitude ;
- évident, évidence ;
- prouvé, preuve ;
- douteux, doute ;
- illusoire, illusion.
Là encore, on pourrait allonger cette liste presque indéfiniment. L’important n’est pas de chercher à trouver tout ce qui se rapporte à l’idée sur laquelle on travaille, mais de réunir assez d’idées différentes pour les regrouper.
2) Mettre de l’ordre dans ces idées
Pour mettre de l’ordre dans ces idées, il faut trouver des catégories qui permettront les trier, ou, pour le dire autrement, des cases dans lesquelles les ranger. Pour trouver ces catégories, il convient de dresser une nouvelle liste. La première manière de regrouper des idées consiste à les opposer. Ainsi, parmi les mots qui composent le champ lexical de « la vérité », il faut chercher à regrouper les contraires ensembles, par exemple comme suit.
- Vrai, vérité / faux, fausseté ;
- authentique, évident, évidence / illusoire, illusion.
- certain, certitude / douteux, doute ;
- prouvé, preuve / fictif, fiction ;
- véridique, véritable / mensonger, mensonge, menteur.
On notera que tous les mots n’ont pas trouvé leur place dans ces oppositions. Il reste « véracité », et « vraisemblable ». C’est une bonne chose : il faut les mettre de côté, car ils serviront plus tard. Pour l’instant, ces quelques oppositions au sujet de la vérité nous permettent d’y voir un peu plus clair. Il s’agit à présent de trier ces oppositions, pour voir ce qu’elles nous révèlent au sujet de la vérité.
« Authentique, évident, évidence / illusoire, illusion » nous indiquent que la vérité est une affaire d’apparence : une illusion a toutes les apparences du vrai, tandis qu’une chose authentique est vraie, même si ce n'est pas toujours évident.
« Certain, certitude / douteux, doute » nous indiquent que la vérité est une affaire subjective : on peut douter de quelque chose, mais on peut aussi bien en être certain. S’il arrive que quelque chose nous apparaisse à l’évidence vrai, on peut toujours se tromper, en étant certain d’une chose fausse, tandis qu’on peut toujours douter de quelque chose de vrai.
« Prouvé, preuve / fictif, fiction » nous indiquent que la vérité est une affaire objective : ce qui est vrai peut être prouvé, une bonne fois pour toutes ; tandis que ce qui n’est pas vrai relève de la fiction. Ce qui permet de savoir si quelque chose est vrai ou faux fait donc l’objet d’une preuve.
« Véridique, véritable / mensonger, mensonge, menteur » nous indiquent que la vérité est une affaire de langage : on dit d’une chose qu’elle est véritable si elle peut être dite vraie, et d’un propos qu’il est véridique s’il dit vrai ; tandis qu’un propos qui se prétend vrai sans l’être est mensonger.
En résumé, on a trouvé quatre traits propres à la vérité, en se contentant de faire attention à notre langue française. Premièrement, la vérité ou la fausseté d’une chose n’est pas toujours évidente : on peut toujours être victime d’une illusion. Il faut donc chercher à déterminer si quelque chose est bien vrai ou non. Deuxièmement : chercher la vérité provoque chez celui qui la recherche un certain état d’esprit, subjectif, qu’il doute ou qu’au contraire il soit certain. Troisièmement : déterminer la vérité ne dépend pas de notre état d’esprit, mais de preuves objectives, qui mettront tout le monde d’accord. Dernièrement : ce qu’on dit peut être vrai ou faux, ce qui veut dire que la vérité est une question qui se pose entre plusieurs personnes qui parlent. Bref, la vérité est une affaire subjective, objective et intersubjective.
On dit de quelque chose qu’elle est subjective quand elle se rapporte à soi. C’est ce qui se passe en nous, qui nous traverse l’esprit, qui relève de notre pensée.
On dit de quelque chose qu’elle est objective quand elle se rapporte à quelque chose d’autre que soi. C’est ce qui nous est extérieur, qui se trouve dans le monde, et non en nous-mêmes.
On dit de quelque chose qu’elle est intersubjective quand elle se rapporte à plusieurs personnes. C’est ce qui se passe entre ces personnes, dont chacune joue un rôle vis-à-vis des autres.
3) Trouver des expressions courantes
Pour continuer à s’interroger au sujet d’une idée, il est bon de chercher brièvement toutes les expressions courantes qui touchent à la vérité. Cela permet non seulement de défricher le terrain, et de trouver des pistes de réflexion, mais cela permet encore d’éviter de s’enfermer dans une seule voie. Une fois relevées, ils s’agira de classer ces expressions dans les catégories que nous avons trouvées plus haut.
Voici donc une petite liste d’images, d’expressions ou de proverbes qui concernent la vérité :
- Dire à quelqu’un sa vérité,
- toutes vérités ne sont pas bonnes à dire,
- c’est trop beau pour être vrai,
- à chacun sa vérité,
- montrer son vrai visage,
- il n’y a que la vérité qui blesse,
- regarder la vérité en face,
- la vérité toute nue,
- la vérité sort de la bouche des enfants.
Ce rapide tour d’horizon nous apprend deux choses. D’abord, qu’on aurait pu continuer longtemps à trouver de nouvelles expressions. Il n’y a pas de bonne liste, ni de liste définitive. Cette liste sert à trouver des idées, dans n’importe quel ordre. Ensuite, ce tour d’horizon nous apprend qu’il faut justement mettre de l’ordre dans toutes ces expressions, qui forment un fouillis. Passons donc à la suite.
- La vérité, affaire d’apparence :
- c’est trop beau pour être vrai,
- montrer son vrai visage.
- La vérité, affaire subjective :
- à chacun sa vérité.
- La vérité, affaire objective :
- regarder la vérité en face,
- la vérité toute nue.
- La vérité, affaire de langage :
- dire à quelqu’un sa vérité,
- toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire,
- il n’y a que la vérité qui blesse,
- la vérité sort de la bouche des enfants.
Pour conclure cette introduction au chapitre sur la vérité, remarquons que ce tri nous apprend quelque chose que la seule étude du champ lexical ne nous avait pas révélé : apparemment, dans la sagesse populaire, la vérité est surtout affaire de langage. Ce qui ressort de ce tri, c’est que si nous devons examiner la vérité, il faudra avant toutes choses se pencher sur ce que « dire la vérité » signifie, avant de s'intéresser à ce que peuvent signifier « croire que quelque chose est vrai » (affaire subjective), « établir la vérité » (affaire objective) ou « les apparences du vrai » (affaire d’apparence).
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